Comprendre et connaître le patrimoine dans son contexte historique, social …, c’est mieux comprendre et connaître la société dans laquelle nous vivons, c’est discerner les valeurs sur lesquelles elle se construit, pour mieux ensuite les intégrer ou les contester.

Grâce aux enseignements qu’il nous apporte, le patrimoine éveille la curiosité, le sens de l’observation et l’envie d’apprendre, il nous questionne sur les problématiques environnementales, il accroît notre tolérance et notre compréhension de l’autre et il favorise l’appropriation individuelle et collective d’un héritage commun transmissible. L’éducation au patrimoine contribue à l’ouverture de l’individu au monde qui l’environne et donc à la formation du citoyen.

L’éducation populaire cherche à promouvoir, au-delà et en dehors des structures traditionnelles d’enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels, une émancipation des personnes, une « conscientisation », dans le but de construire une société plus solidaire.

L’éducation populaire, c’est l’éducation qui n’est pas cadrée dans les structures traditionnelles de la famille, de l’école ou de l’université.

C’est l’éducation au sein du « temps de loisir », du « temps libre », par la pratique volontaire de la vie de groupe, de la confrontation, du partage. C’est aussi l’éducation de chacun par chacun : l’éducation qui ne vient pas d’en haut, des « sachants », mais qui s’inscrit dans une démarche de mutualisation et de coopération. C’est enfin l’apprentissage de la citoyenneté, pas uniquement celle des devoirs qui garantirait l’ordre et la paix sociale, mais surtout celle qui implique, qui induit une pratique active : art de parler en public, de savoir écouter, de gérer un groupe, de s’intégrer à la société. Et surtout, d’avoir conscience de sa responsabilité dans la Société, des limites à s’imposer soi-même pour ne pas attenter aux droits des autres.

Expression et idée proprement française et portée traditionnellement par le secteur associatif, l’éducation populaire s’apparente, en Europe, à l’éducation non formelle et à l’éducation tout au long de la vie.

REMPART est un mouvement d’éducation populaire qui propose à chacun de s’engager tout au long de la vie, pour échanger, apprendre, etc., avec le patrimoine, le bénévolat et la vie associative comme supports.

Participer à un chantier de bénévoles, c’est pour un jeune ou un adulte, un engagement bénévole, volontaire et citoyen, un acte concret au service de la collectivité au travers d’une action en faveur de la restauration du patrimoine. C’est également une expérience de vie et de travail collectifs favorisant la découverte de l’autre, grâce à la vie et à l’action menées en commun. C'est l'occasion de s'enrichir de l'expérience des autres et d'apporter la sienne aux autres participants dans un processus d'échange mutuel et de coopération fondé sur une mixité sociale et culturelle. C’est aussi une manière d’accéder à davantage de mobilité en France ou à l’étranger.

Le chantier de bénévoles, c’est souvent une étape dans un parcours de vie qui conduit ensuite le (jeune) bénévole à s’engager durablement dans la société.

Dans un de ses textes d’orientation générale, REMPART affirme : « Un projet REMPART c’est surtout un idéal qui se concrétise dès lors que les individus s’unissent et agissent ensemble autour d’un projet sur le patrimoine, pour une société plus juste, plus fraternelle et plus solidaire. »

Ainsi, après un premier un chantier de bénévoles, nombreux sont ceux qui en font d’autres - en France, puis à l’étranger – qui se forment pour devenir animateur de chantiers pour ensuite encadrer eux-mêmes des chantiers, qui réalisent un volontariat via le Service civique en France ou le CES en Europe, ou bien qui s’engagent dans une ou plusieurs associations locales membres du réseau REMPART pour ainsi « faire mouvement » et « faire société ».

Olivier Lenoir, Délégué Général : lenoir@rempart.com