L'ASSOCIATION

L’Université Rurale Montagnarde (URM – fondée en 2002) basée à La Mure d’Isère, a pour objet la sauvegarde du patrimoine bâti en Sud-Isère et la transmission des savoir-faire locaux.

Elle organise et accompagne des initiatives privées ou publiques dans la réhabilitation du bâti existant, en s’appuyant sur une dynamique collective qui favorise la transmission et l’échange des savoirs.

Pour cela, l’association propose des chantiers-école faisant intervenir des professionnels, des encadrants de chantiers et des bénévoles. Sa mission repose sur la conviction que le partage des savoir-faire et techniques du bâti ancien, dans un contexte de collaboration et d’échange de bonnes pratiques, permettra de faire revivre le tissu social rural et de donner aux habitants les moyens de participer à l’émancipation, l’autonomie et la revitalisation de leur territoire.

Forte d’une expérience de plus de 20 ans, l’URM met en synergie de multiples acteurs locaux (artisans et formateurs, professionnels et amoureux du patrimoine bâti), propose son expertise et ses interventions à l’échelle du département Sud-Isère, aux habitants, aux collectivités et à divers organismes.

LE CHANTIER

Le chantier proposé ici par l’URM s’inscrit dans un magnifique projet de rénovation globale d’une ancienne chapelle appartenant aujourd’hui à la commune. Les travaux ont commencé il y a 23 ans par la réfection de la charpente et de la couverture en ardoise par des artisans, puis par des chantiers écoles de maçonnerie traditionnelle, de taille de pierre, de création de sol en plâtre, ou encore de fabrication d’escalier et de menuiserie bois, conduits par l’association.

Aujourd’hui de gros travaux intérieurs doivent être réalisés de façon à créer un lieu d’accueil pour un collectif d'une dizaine d’associations, "L'Entre", incluant l’URM, un café-cantine associatif, une radio locale, un repair-café, etc.

Dans un premier temps les planchers existants ont été renforcés par dessous avec des plafonds à la française en charpente traditionnelle.

Il s'agit maintenant d'isoler les murs en les doublant intérieurement avec des matériaux naturels et avec des techniques anciennes.

• Fixation de montants en bois sur les murs
• Pose de laine de roche puis d'un isolant biosourcé, un mélange chaux-paille de chanvre
• Finition avec un enduit de plâtre ou terre

En parallèle, la charpente sera consolidée en sous-œuvre avec une poutre en bois posée d'un côté sur un poteau et de l'autre ancrée dans un mur porteur pour créer des ouvertures afin d'accéder à un ascenseur PMR.

Nous exécuterons des poutres de 6 mètres de long suivant une méthode traditionnelle méridionale appelée poutre à adents. Elles serviront pour créer un plancher dans une autre salle.

Le chantier se déroulera dans une ambiance conviviale et donnera lieu à des visites & balades dans le territoire matheysin. Le logement sera assuré à proximité et les repas seront collectifs.

LE SITE PATRIMONIAL

Entre Grenoble et Gap, à 1000 m. d’altitude, La Mure se trouve au cœur du bassin minier du Dauphiné. Les mines d'anthracite sont fermées depuis 1997, mais il reste un patrimoine varié qui témoigne de plusieurs siècles de vie industrielle au milieu des montagnes. Le plateau matheysin est bordé à l'Ouest par le massif du Sénépy, à l'Est par celui du Tabor cachant le Taillefer tout proche, et au Sud par l’Obiou majestueux.
Les lacs de Pierre-Châtel, Petitchet et Laffrey se succèdent, accessibles à la baignade. Par la vallée de la Bonne, à l'Est, on entre dans le Parc des Ecrins. Au Sud et à l'Ouest, le Drac se faufile dans des gorges impressionnantes avant de se mêler au lac de Monteynard, paradis des activités nautiques. 

La chapelle de Beaumont fait partie intégrante du Château de la Mure. Ce dernier fut construit dans la deuxième moitié du XVème siècle par le châtelain royal de La Mure. La tour Sud-Est est la seule partie de l’édifice qui reste de cette époque. C’est seulement au XIXème siècle que les Sœurs de la Nativité vont rebâtir les lieux (chapelle, seconde tour, aile Ouest…) pour créer un pensionnat de jeunes filles. Le château devient propriété de la ville suite à l’expulsion des religieuses en 1905, mais les locaux resteront à vocation scolaire jusqu’en 1988 en devenant l’annexe du lycée voisin. Une grande partie abrite aujourd’hui des logements sociaux, mais on y trouve aussi les locaux de l’URM ainsi que la chapelle en rénovation.

Après les divers chantiers-écoles de réouverture des embrasures murées de la chapelle, qui ont donné lieu à des restaurations de portes et fenêtres, à la création d’une porte monumentale et la fabrication de volets dauphinois,  l’URM s’est également occupée de la restauration complète du porche d’entrée grâce à la mise-en-œuvre de techniques traditionnelles, en maçonnerie et taille de pierre pour la voûte et les escaliers, mais aussi pour la fabrication d’une charpente bois et la réalisation d’une couverture en ardoises afin d’assurer la mise à l’abri de l’ouvrage.